====== Ontologies multiples - Écoféminités ====== Invoquer la forêt comme être sensible, clamer "nous ne défendons pas la nature nous sommes la nature qui se défend" (comme à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes contre le projet d'aéroport) est exprimer que **la nature est composée d'êtres vivants, humains et non-humains : des assemblages relationnels d'êtres tissant des mondes multiples qui se touchent**. Ces mondes comme des multivers((multi-univers ou plurivers)) en connexion partielle les uns avec les autres, se rêvent, s’imaginent et se réinventent dans des déploiements permanents. **Si chaque monde est énacté par des pratiques qui lui sont propres**((cf l'énaction de Fransisco Varela : le terme d’énaction [de l’anglais to enact: susciter, faire advenir, faire émerger], est utilisé ici dans le but de souligner la conviction selon laquelle la cognition, loin d’être la représentation d’un monde pré-donné, est l’avènement conjoint d’un monde et d’un esprit à partir de l’histoire des divers actions qu’accomplit un être dans le monde. (Varela et al.,1993, p. 35)), **il se laisse nécessairement incessamment transformer.** {{::foretcerveau2.jpg?440|}} Une approche des **écoféminités**, terme proposé ici depuis les écoféminismes (voir TEXTE **[[ÉCOFÉMINISMES]]**) et à partir des problématiques du corps-esprit, propose de "nous connecter au monde au-delà de l'être (...), et l'expérience quand elle est possible nous semble de plus en plus irréelle" ((cf l'écologue australienne Bird, 2008, p.162.)). Ouvrir des espaces non-dualistes(( nature-culture, femmes-hommes, corps-esprit : des binômes éclatés depuis la crise écologique actuelle qui est aussi une crise de la rationalité dualiste.)) permet de **décoloniser un imaginaire qui peut rêver et inventer incessamment ses modes d'existences plurielles**. __