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PRESCRIPTION SURF

« Nous sommes un océan dont nous n’avons pas conscience. »
Sylvie Fortin

,,Images : cellule - éponge - méduse.,,

Les ateliers "Surf Prescription"

ÉCOSOMA s'associe à (n) pour des ateliers d'initiation ou de pratique confirmée du surf à 'Kerminy Plage' : les ateliers Surf Prescription proposés chaque printemps et automne.
Voir les dates dans ACTUS.

Matériel : Planches et combinaisons

Une pratique performative de paysage

Surfer est s'engager dans un processus de dialogue avec une entité particulièrement active et énergique, l'océan! Un «monde» particulier émerge pour le surfeur et la vague, à travers le co-engagement d'un certain nombre de phénomènes interdépendants.

Les ateliers “Surf Prescription” sont une réparation corporelle à la rencontre des phénomènes habitant les vagues avant une session de surf en groupe.

Les mouvements du surf sont performatifs, ils expriment et reflètent des informations sensorielles et viscérales sous la forme de matières de mouvements abstraits : l'engagement subjectif de la surfeuse ou du surfeur avec des qualités, des résonances et des essences spécifiques rencontrées dès le take off 1).

Où est le corps surfant?

Les ateliers “Surf Prescription” proposent une conscience de cette pratique d'exploration physique dans laquelle des résonances sensorielles, émotionnelles, de matières et d'imaginaires circulent en relation avec les éléments des vagues et la spécificité du spot2).
Le surf est une pratique de la mobilité qui engage la proprioception 3) au-delà de la gravité pour offrir une exploration à travers et à l'intérieur d'une vague.

Les surfeurs décrivent souvent un sentiment lié au spot 4) qui provient de leur “point central”, une zone souvent utilisée par les praticiens du mouvement pour décrire leur zone abdominale centrale jusqu'à leur plexus solaire. Sans doute la pratique du surf permet-elle à l'émotion d'être accessible et ressentie depuis ce point central du corps alors projeté dans les plans, les plis et les perspectives propres à la vague surfée.
À travers ce processus, une forme de “réversibilité phénoménologique” 5) fait qu'en tant que surfeuse, surfeur, j'affecte le paysage à travers ses interactions de mouvement et cela, à mon tour m'affecte.

Le processus de réversibilité6) et de réciprocité s'approfondit et se développe ensuite dans une forme en spirale.
voir texte SURFER.

Les ateliers “Surf Prescription” travaillent cette relation réciproque immédiate entre le corps et la vague, vécue ici et maintenant à travers la pratique du mouvement. Les essences et les qualités essentielles du spot sont ressenties comme des phénomènes s’incarnant chez la surfeuse, le surfeur comme “à l'intérieur”. Absorber le site, le ramèner «au corps» et le laisse voyager, c'est comme s'asseoir et habiter à l'intérieur7). À travers cette forme particulière d'exploration de l'océan, émerge un sens des interactions dynamiques, le corps et de la vague sont les co-créateurs d'un processus d'exploration du mouvement et de création de “danse du surf”.

Les ateliers “Surf Prescription” explorent le corps informé par l'eau océanique, par des plongées somatiques et des temps de partages, après les sessions.

1)
l'entrée en vague, le décollage jusqu'à la position debout
2) , 4)
site surfé
3)
sens global de perception de la position de notre corps en trois dimensions dans l'espace
5)
Merleau Ponty, 1968
6)
Merleau Ponty dans Le Visible et l’Invisible décrit le processus de réversibilité comme : « Une fois qu'une relation corps-monde est reconnue, il y a une ramification de mon corps et une ramification du monde et une correspondance entre son intérieur et mon extérieur, entre mon intérieur et son «extérieur» (Merleau-Ponty, 1968, p. 136).
7)
cf Ingold, 2000 sur le processus d '«habiter» au sein d'un site lui-même informé par un sens ressenti intériorisé de cette habitation «à l'intérieur» du corps lui-même, produisant un effet d'habitation à double couche!