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HUM !

PERFORMANCES SONOMATIQUES RÉSIDENCE 2021

Conception : Marina Pirot & Dominique Leroy
Équipe de résidence : Marina Pirot, Dominique Leroy
Collaborateur technique/multimédias : Jean-François Rolez
Regards extérieurs : Joanne Clavel (écologue/LADYSS-CNRS), Myriam Suchet (linguiste/Université Sorbonne nouvelle-Paris 3), Florence Jou (poète), Antoine Freychet (Musicien, musicologue/Université de Paris 8).
Production : ÉCOSOMA
Coproduction : n/Kerminy, Snhack.
Soutiens envisagés : École d’arts de Quimper, Station de biologie marine de Concarneau, Centre culturel de Rosporden.
Durée de la résidence : 5 semaines de résidence de recherche artistiques et 2 semaines de résidence de recherche technique sur une période de 1 an.

INTENTION

Hum !, comme humain-humus-humeur traite de l’humus, de plongées sensorielles et d’hybridations fictives de corps humains et de corps végétaux, notamment sub-terrestres. Des textes poétiques écrits à partir de plongées corporelles sensorielles sont remodelés en matières sonores puis spatialisés par les corps en mouvement des artistes en performance autant que du public guidé lors des présentations performées. Lors de la résidence, des « espaces tests » pourront s’aménager et des documents de recherche s’élaborer prenant différentes formes : lectures-performées que les artistes nomment « performances sonomatiques » (des performances sonores, somatiques et chorégraphiques), livrets-partitions, avec les groupes des différents publics de Kerminy et des partenaires.

GÉNÈSE DE HUM !

Hum !est né de sessions d’écoute et d’écriture lors des deux confinements (mars, et novembre 2020), suite à des explorations perceptives dansées dans « le bois des fontaines » et la lisière de « la grande forêt » de Kerminy. Hum évoque à la fois humus, humains, humer. Très vite, les textes de Marina Pirot imbriquent les créations sonores de Dominique Leroy et les deux artistes esquissent des lectures-performées qu’ils nomment « performances sonomatiques ». Des performances live tests se profilent mais aussi des premiers enregistrements avec leurs partitions (somatiques-danse) et quelques photos et vidéos ; toute une matière corporelle-sonore-textuelle aux tons d’humus. Un sol fertile, gorgé de possibles grâce à la déliquescence de matières organiques en métamorphose, apparaît aux artistes. HUM ! est le premier projet de résidence d’Écosoma à Kerminy, en lien avec les écosystèmes de la forêt de Kerminy. La résidence « HUM! » pourra devenir le point d’encrage de l’esquisse d’un projet encore à écrire qui émerge du nouveau contexte arboré d’Écosoma : « la forêt amante de la mer ».

MÉTHODE DE TRAVAIL

« la poïetique est l’art de construire ce que l’on voudrait trouver tout fait (…), dans la zone de l’involontaire, il s’agit de déchiffrer ce qui se produit comme ce qui produit ; de recevoir l’altérité comme telle. » (“Le Concept d'ambiance”, Bruce Bégout. Michel Eltchaninoff, octobre 2020)

Les instruments

Dominique Leroy, artiste sonore, propose un travail d’espace où les objets-instruments fabriqués travaillent une mise en corps générant une matière sonore. - Manipulation sonores d’objets glanés puis assemblés provenant autant de notre milieu domestique que de paysages « naturels », et d’instruments acoustiques, - Des tables sonores à réaliser seront équipées de tendeurs, ressorts, pierres, et installations bricolées, - Travail de captation sonore et de microphonie par la fixation de capteurs sonores de contact reliés à différents systèmes d’amplification analogiques et numériques (ex : laryngophone), - Sampling de la voix et des sons d’objets avec les logiciels « pure- data » et « FoxDot /supercolider» pour travailler des séquences sonores et traiter le son en temps réel.L’ensemble créé un environnement interactif à partir d’objets et matériels détournés actionnés grâce à des interfaces midi (provenant de matériel DJ amateur détourné, de souris et clavier usb démontés).

Le travail de l’espace

Les performances sonomatiques se déploient sous différentes formes « tests » à travers la création de gestuelles et de dispositifs de diffusions sonores pouvant s’adapter à différents contextes « tests » : - Spatialisation sonore à l’aide de récepteurs radio et d’un mini- émetteur FM relié à la table instrument (les radios, pouvant être manipulées par plusieurs opérateurs, pourront créer des points de diffusion mouvants dans l’espace en complément d’un point de diffusion principal par exemple) - Streaming internet : des flux sonores de durées plus ou moins longues pourront s’expérimenter et accompagner l’écoute. Le travail de résidence pensera déjà l’immersion du public pour les diffusion des premières étapes de travail grâce à ces divers dispositifs techniques et gestuels.

Les techniques de danse somatique et d’écriture

« Nous avons un passé ancestral qui fait de chacun de nos corps une portion limitée et infinie de l’histoire de la Terre, de l’histoire de la planète, de son sol, de sa matière. » (Métamorphoses, Emanuele Coccia, Paris, Rivages, 2020)

Les explorations somatiques dansées dans les sous-bois de Kerminy mènent à des sessions d’écriture où le langage anatomique et physiologique s’hybride à celui de l’anatomie moléculaire végétale et des matières du sol. Les registres s'y confondent autant que les espèces. La terminologie flirte avec l'organe pour chercher à nommer « le devenir-autre » et à le rendre sensible à même la langue pour le dire.
Les techniques de danse pour mener à de tel états d’écriture opèrent par coupe avec la verticalité, la gravité et l’appareil sensoriel du système nerveux pour inviter à suivre d’autres circulations depuis nos percepteurs sensoriels directs. Des techniques de Body-mind Centering® prolongent des explorations perceptives issues du Body Weather Labortory (danse météorologique de Min Tanaka) pour offrir une expérience appuyée sur des dénominations (biologiques) précises puis poétiques jusqu’à interroger la fiction des imprégnations moléculaires citées dans les textes.La respiration, les micro-mouvements, les étirements de tendons et certains muscles en écho aux étirements de cellules végétales pendant leur croissance invitent dès la lecture à une « écoute somatique ». Le corps écoute par d’autres canaux que les pavillons de nos oreilles.
Le travail sonore de Dominique Leroy prolongera ce métissage pour un partage d’expérience publique.
La force de la respiration est l’outillage premier. L’attention à la relation oxygène - dioxyde de carbone en échange incessant avec le milieu végétal, développe une relation consciente : les mouvements pulmonaires et sanguins dialoguent avec la sève et les échanges moléculaires de la photosynthèse.
Le hacking ou plus précisément « l’auto-hack » dont parle Steve Paxton : « les danseurs doivent pirater leurs programmes de mouvements élémentaires pour s’adapter à de nouveaux mouvements » (Gravity, 2018), est une autre méthode de travail, proche de ce que Hubert Godard nomme « le pré-mouvement ». Il s’agit de travailler à partir de plongées perceptives puis de danses de sensations, de relations à l’espace dans ses différentes couches, jusqu’à l’infra- mince, et aux micro-phénomènes : le vent ou un insecte soulevant une feuille, l’écart entre une écorce décollée et l’aubier d’un tronc, le déplacement des matières du sous-bois sous la plante des pieds foulant le sol, etc.
Il s’agit d’entrer en relation avec les perceptions et les humeurs autant qu’avec un enchaînement de sensations musculo-squelettiques qui sont autant de modes de rencontres avec les phénomènes et existences vivantes d’un milieu.

hum.1613652036.txt.gz · Dernière modification : 2024/02/08 17:14 (modification externe)